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IACM-Bulletin du 05 Février 2005

Science/Royaume-Uni: En étude clinique, un extrait de cannabis diminue les douleurs liées au cancer

La société britannique GW Pharmaceuticals a annoncé le 19 janvier de nouveaux résultats positifs d’essais cliniques du Sativex, un médicament à base de cannabis. Elle ajoute qu’elle attend la réunion de la commission de régulation d’ici 6 mois. La société a également annoncé qu’elle envisageait une mise sur le marché américain.

Les essais prirent la forme d’une étude multicentrique, en mode parallèle, contrôlée par placebo sur 177 patients. Les participants présentaient des stades avancés de cancer et souffraient de douleurs qui ne réagissaient correctement aux autres traitements. En plus du médicament de l’étude, tous les patients poursuivirent leur traitement analgésique habituel pendant la durée des essais. L’étude comportait deux médicaments différents : le Sativex (un extrait de cannabis contenant du THC et du CBD) et un extrait riche en THC.

Le Sativex a permis une amélioration significative de la douleur en comparaison au placebo. Approximativement 40 pour cent des patients au Sativex ont présenté une amélioration de la douleur supérieure à 30 pour cent. L’autre médicament de l’étude, un extrait de THC de GW n’a pas montré d’effet significatif sur la douleur. Cette étude suggère ainsi que le Sativex est le produit le plus efficace des deux pour faire face à aux douleurs cancéreuses.

Le spray sublingual de cannabis de GW a obtenu avec succès la qualification au Canada pour le traitement de neuropathies de la sclérose en plaque mais attend toujours le feu vert des autorités britanniques. L’autorisation britannique est de première importance pour GW car celle-ci lui ouvrirait les portes du vaste marché EURopéen. Initialement attendue pour la fin 2003, cette autorisation s’est révélée plus délicate à obtenir que prévu.

(Sources: Reuters du 19 Janvier 2005, communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 19 Janvier 2005)

Etats-Unis: Conflit sur le permis de conduire des utilisateurs de marijuana médicale.

Les autorités rapportent le 14 janvier qu’un employé des services d’administration routière a été sanctionné pour avoir requis un examen de conduite supplémentaire pour une consommatrice de marijuana médicale dont la situation est portée devant la cour suprême des Etats-Unis.

Bill Branch, chargé de communication, a annoncé qu’après que l’avocat de Diane Monson se soit plaint que sa cliente fasse l’objet d’un réexamen sans entrave au code de la route, les services administratifs ont conclu qu’elle n’avait pas à se soumettre à un réexamen.

Madame Monson, qui a recours à la marijuana pour soulager une douleur dorsale, a reçu le mois dernier une notification de l’administration routière l’enjoignant à se présenter à une commission de réexamination sous peine de perdre son permis de conduire. La notification ne précisait pas de motif. Les commissions de réexamination sont habituellement réunies dans des cas concernant des conducteurs impliqués dans des accidents graves ou ayant pris le volant sous l’emprise de stupéfiants ou d’alcool au moins trois fois au cours des trois dernières années. L’avocat de Madame Monson, David Michael, explique qu’elle a été repérée parce qu’elle consommait du cannabis pour soigner ses douleurs.

M. Branch précise que le fonctionnaire concerné aurait dû réunir d’avantage d’informations avant d’assigner Madame Monson. Celle-ci, en compagnie d’Angel Raich, une autre citoyenne californienne, ont initié une action en justice à l’encontre de John Ashcroft, ministre américain de la justice, car elles craignent que leurs plants de cannabis, saisis par les agents fédéraux en 2002, ne disparaissent.

(Source: Associated Press du 14 Janvier 2005)

En bref

Allemagne: Acquittement pour un consommateur de cannabis médical
Le 19 Janvier, le tribunal de Mannheim a acquitté un patient souffrant de sclérose en plaque accusé de détention illégale de cannabis. Six cent grammes de cannabis avaient été trouvé au domicile de l’accusé, âgé de 41 ans et y recourant depuis 15 ans pour faire face aux symptômes de sa maladie. Le juge Ulrich Krehbiel n’a pas mâché ses mots à propos des poursuites à l’encontre de personnes gravement malades utilisant le cannabis à des fins thérapeutiques. « Pourquoi nous, juristes, n’accordons-nous pas quelques moments agréables à un homme chargé d’un tel fardeau ? » tonne-t-il. Peu avant, le Dr Hans-Michael Meinck, professeur de neurologie à l’université d’Heidelberg, avait confirmé l’efficacité du cannabis de le traitement de l’ataxie du patient. L’ataxie est un trouble de la motricité qui peut apparaître avec la sclérose en plaque. (Source : Die Welt du 20 Janvier 2005, Rhein-Neckar-Zeitung du 20 Janvier 2005)

Etats-Unis: Cannabis et lieu de travail
La cour d’appel de l’Oregon a jugé le 12 janvier que la loi fédérale sur les stupéfiants sur les lieux de travail n’interdit pas des salariés en Oregon de consommer du cannabis à des fins médicales.
Elle précise qu’un test de dépistage positif effectué à partir d’un échantillon d’urine ne prouve pas que l’employé a consommé ou détenu de la marijuana sur son lieu de travail.(Source : Associated Press du 13 Janvier 2005)

Science: CBD et système immunitaire
Des chercheurs italiens ont étudié les effets du cannabidiol (CBD) sur la production d’interleukine-12 et interleukine-10 dans les macrophages. Le cannabidiol est le principal cannabinoïde non psycho-actif de la plante de cannabis. Il a provoqué l’augmentation de la production d’interleukine-12 et diminué les niveaux d’interleukine-10, ce qui peut être considéré comme un effet anti-inflammatoire (Source : Sacerdote P, et al. J Neuroimmuinol 2005 ;159(1-2) :97-105)

Allemagne: Cannabis au volant
La Cour constitutionnelle fédérale à Karlsruhe, la plus haute cour allemande, a déclaré anticonstitutionnel l’application de la loi qui définit comme étant sous l’influence du cannabis tout conducteur présentant tout niveau détectable de THC dans le sang. La cour indique que la poursuite de personnes qui se révèleraient positives à un test de détection de cannabis dans le sang mais ne présentant pas de signes d’altération ne cadrerait pas avec la visée juridique de la loi. Elle souligne également que les scientifiques ne supposent pas l’existence d’effets sérieux pour des concentrations en dessous de 1ng/ml. Les juges ont statué à partir du cas d’un homme conduisant avec une concentration de THC dans le sang inférieure à 0,5 ng/ml. Il a reconnu avoir fumé du cannabis 16 heures avant de prendre le volant et s’est vu retirer son permis de conduire par les autorités. (Source : Communiqué de presse de la Court Fédérale Constitutionnelle d’Allemagne du 13 Janvier 2005)

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