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IACM-Bulletin du 31 Décembre 2007

Science: le THC diminue la douleur chronique des patients que les opiacés soulagent peu

Dans une étude menée par les chercheurs de l’université de Harvard de Boston, le THC (dronabinol) a diminué la douleur de 30 patients qui prenaient déjà des opiacés pour soulager leur douleur chronique. La phase I de cette étude organisée en 2 phases comportait un essai en double aveugle pendant lequel on a administré aux participants en une prise unique et à trois dates différentes des gélules identiques avec soit 10 mg de THC soit 20 mg de THC soit un placebo. La phase II, en essai ouvert, consistait à l’administration de THC, dosé individuellement, associé à la médication avec des opiacés à dosage fixe.

Les résultats de l’étude en phase I ont montré que les patients à qui on a administré du THC ont bénéficié d’une réduction de l’intensité de la douleur par rapport à ceux du groupe témoin, et ce, sans distinction des deux dosages de THC. Dans l’essai en phase II, le THC titré a conduit à un soulagement significatif de la douleur et à une satisfaction accrue, selon les valeurs obtenues et comparées à celles de départ. Les dosages ont eu une incidence sur la fréquence des effets secondaires. Globalement, l’utilisation du THC a augmenté l’effet analgésique chez les patients qui prennent des opiacés pour traiter leurs douleurs chroniques.

(Source : Narang S, Gibson D, Wasan AD, Ross EL, Michna E, Nedeljkovic SS, Jamison RN. Efficacy of Dronabinol as an Adjuvant Treatment for Chronic Pain Patients on Opioid Therapy. J Pain, du 12 décembre 2007 [Publication électronique avant impression])

Royaume-Uni: l’Agence de régulation des médicaments et des produits de santé publie un rapport d’information sur le sativex

Le 13 décembre, l’Agence de régulation des médicaments et des produits de santé (MHRA) a publié un rapport d’information sur le sativex. Cet extrait de cannabis, dont l’usage médical est autorisé au Canada, est produit par la société anglaise GW Pharmaceuticals. « L’immense intérêt public » porté au sativex, et le fait que, au Royaume-Uni, 1200 patients ont obtenu le médicament sur ordonnance ont permis à la MHRA de franchir ce cap.

Le rapport conclut qu’en principe le profil de sécurité du sativex est acceptable pour les patients proposés et son indication thérapeutique, étant donné qu’une efficacité suffisante a été prouvée. GW Pharmaceuticals mène actuellement une étude clinique afin de clarifier les questions restantes quant à l’efficacité de leur extrait. Le rapport inclut également une déclaration de consensus par un comité d’experts indépendants dans laquelle ils déclarent : « Nous concluons que le sativex répond à un besoin à ce jour insatisfait pour les patients qui ne peuvent bénéficier d’aucune autre option de traitement traditionnel. Nous pensons que le sativex devrait être autorisé et mis à disposition sur ordonnance pour les patients souffrants de spasticité due à une sclérose en plaques. Nous encourageons fortement le MHRA à y procéder. »

Le rapport est disponible sur le site web de la MHRA: www.mhra.gov.uk/home/idcplg?IdcService=GET_FILE&dID=38433&noSaveAs=0&Rendition=WEB

(Sources : Communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 13 décembre 2007, MHRA Report on Sativex du 13 décembre 2007)

Science: composition qualitative similaire des fumées du cannabis et du tabac

Des chercheurs canadiens ont étudié la composition chimique des fumées du cannabis et du tabac. Pour réaliser l’étude, ils ont utilisé des machines à fumer et des cigarettes pesant environ 800 mg. Les résultats montrent des similarités qualitatives et quelques différences quantitatives, ce qui signifie que l’on trouve majoritairement les mêmes substances dans les deux fumées, mais à des concentrations différentes. Pour une inhalation normale, les fumées du tabac et du cannabis produisent une moyenne de 40 mg de goudron. En inhalant plus fort, comme c’est le cas avec les cigarettes de cannabis, la quantité de goudron par cigarette s’élève à entre 80 et 100 mg. Ainsi c’est donc plutôt la façon d’inhaler la fumée que la nature du produit qui détermine la quantité de substances nocives absorbée.

Pour la même façon d’inhaler, les chercheurs ont trouvé 20 fois plus d’ammoniac dans la fumée du cannabis que dans celle du tabac, ce qui, selon les auteurs, pourrait provenir des taux de nitrates plus importants dus aux procédés de fertilisation. Comparés au tabac, des taux plus élevés de 2,5 fois pour le cyanure d’hydrogène, de 4 fois pour l’oxyde nitrique (NO) et de 3 à 5 fois pour certaines amines aromatiques ont été mesurés dans la fumée du cannabis. Des nitrosamines spécifiques au tabac n’ont pas été trouvées dans la fumée de cannabis. Puis, toujours dans la fumée du cannabis, des concentrations de mercure, de cadmium, de plomb et d’arsenic, ainsi que des composés carbonyles à faible poids moléculaire (formaldéhyde, acétaldéhyde, etc.) ont été significativement inférieures à celles mesurées dans la fumée du tabac. Quant à la concentration d’hydrocarbonés polycycliques aromatiques, elle a été inférieure avec la fumée du cannabis qu’avec la fumée du tabac.

L’étude peut être consultée sur :
pubs.acs.org/cgi-bin/sample.cgi/crtoec/asap/pdf/tx700275p.pdf

(Source : Moir D, Rickert WS, Levasseur G, Larose Y, Maertens R, White P, Desjardins S. A Comparison of Mainstream and Sidestream Marijuana and Tobacco Cigarette Smoke Produced under Two Machine Smoking Conditions. Chem Res Toxicol., du 7 décembre 2007 ([Publication électronique avant impression])

En bref

Science: cancer du côlon
Il est reconnu que le THC et d’autres cannabinoïdes réduisent la durée de vie des cellules cancéreuses dans le côlon. Dans une lettre destinée à l’International Journal of Cancer, des chercheurs britanniques ont mis en garde que l’usage prolongé des antagonistes des récepteurs aux cannabinoïdes pourrait accroître les risques de cancer du côlon. L’un de ces antagonistes, appelé rimonabant, est utilisé en EURope pour lutter contre l’obésité. Etant donné que le risque de développement de ce type de cancer est déjà accru dans les cas de l’obésité, le rimonabant pourrait donc encore davantage augmenter ce risque. (Source : Wright KL, et al. Int J Cancer., du 12 décembre 2007 ([Publication électronique avant impression])

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